Troisième de Ligue 2 BKT, le Chamois Niortais FC ne cesse de surprendre depuis le début de saison. Guidés par Sébastien Desabre, les joueurs des Deux-Sèvres développent un jeu plaisant qui porte ses fruits.
Dans les Deux-Sèvres, les saisons se suivent mais elles ne se ressemblent pas. Dix-huitième de Ligue 2 BKT, avec 26 points au compteur, et exempté des Barrages suite à l’arrêt prématuré du championnat après 28 journées, le Chamois Niortais FC n’est pas passé loin de la relégation la saison passée. Mais désormais, la page est tournée et une nouvelle bien plus radieuse est en train de s’écrire. Huit mois plus tard, les Chamois sont actuellement troisièmes de Ligue 2 BKT et comptent déjà quatre points supplémentaires par rapport à la saison passée à la même époque. Le tout en ayant disputé un match de moins – en raison du report de la rencontre de la J9 face au Grenoble Foot 38. Inutile donc de chercher le club niortais dans la deuxième partie de tableau, il faut regarder vers le haut pour s’apercevoir qu’il joue bel et bien les premiers rôles en ce début de saison.
« On est en avance par rapport aux objectifs qu’on s’était fixés pour le premier quart de saison sur le plan comptable. C’est forcément une bonne chose. Après, en termes de développement du projet de jeu, on a encore une marge de progression », a confié l'entraîneur Sébastien Desabre sur le site des Chamois Niortais, avant d’ajouter : « Dans la plupart des matchs, on a existé par parcimonie, on s’échappe des matchs puis on revient. Il faut qu’on règle ce problème d’instabilité. » Un problème qu’on a encore pu voir, samedi dernier, sur la pelouse du FC Sochaux-Montbéliard. Alors que les Chamois menaient 4-1 après 70 minutes de jeu, ils se sont fait peur dans le dernier quart d’heure en encaissant deux buts (4-3).
Un entraîneur au parcours atypique
Grand artisan de ce renouveau des Niortais, Sébastien Desabre est pourtant arrivé dans un relatif anonymat sur le banc cet été. Inconnu du grand public dans l’Hexagone, l’entraîneur de 44 ans s’est construit sur le continent africain, où il a particulièrement performé. Preuve en est, il a collectionné les trophées : Coupe nationale de Côte d'Ivoire (2011), champion du Cameroun avec Coton Sport (2013), champion de Tunisie avec l'ES Tunis (2014), champion d'Angola avec le Recreativo Desportivo Libolo (2015) et un huitième de finale historique avec la sélection angolaise lors de la dernière CAN (2019).
Désireux de connaître une première expérience sur le banc d’une équipe professionnelle en France, il est parvenu à convaincre les dirigeants niortais, avec son ambition et son envie de développer un nouveau projet. « C’est un profil atypique, soulignait Karim Fradin, désormais ancien président du club, lors de la présentation du technicien. C’est aussi quelqu’un qui a une sensibilité par rapport à notre projet, particulier, avec la formation et les joueurs qu’on fait venir des divisions inférieures et qu’il faut développer. » Et ce choix s’avère, jusqu’ici, pour le moins payant. Malgré les mouvements à la tête du club, avec l'arrivée d'un nouveau propriétaire et maintenant président, Eytan Hanouna, les Niortais ne cessent de surprendre sur le pré.
Une équipe joueuse et des joueurs retrouvés
Portée par l’effectif le plus jeune du championnat, du caractère et du talent, l’équipe de Sébastien Desabre, cinquième attaque de Ligue 2 BKT (14 buts), est en plus très plaisante à voir jouer. Une philosophie de jeu offensive, qu’il n’hésite pas à détailler. « On demande à beaucoup de joueurs d’accompagner nos attaques, en essayant de garder un équilibre défensif à la perte du ballon. On a à la fois de la vitesse et des circuits de passes, donc on a différentes options de pénétration offensive. Puis, on s’appuie sur un bloc équipe qui doit être solide. C’est sur cet axe qu’on doit travailler pour avoir plus de stabilité, sur nos phases défensives et sur les coups de pied arrêtés. Si on demande d’ouvrir le jeu et de se mettre en difficulté défensive, puisqu’on attaque avec beaucoup de joueurs, il faut accepter qu’on prenne quelques buts, mais il y a des situations qu’on doit mieux gérer pour protéger notre gardien. »
Alignés dans un système en 4-3-3 depuis le début de saison, certains joueurs semblent revivre et retrouver leur meilleur niveau avec ces préceptes de jeu, à l’image de Dylan Louiserre, promu capitaine après le départ de Saturnin Allagbé au Dijon FCO, Bilal Boutobba, arrivé cet été, ou encore Olivier Kemen. « On touche le haut niveau avec son style de jeu. C’est un entraîneur qui axe ses entraînements sur la haute intensité et énormément de travail. Il veut beaucoup de rigueur en zone défensive et nous laisse totalement libre sur le plan offensif », souligne l’ancien joueur de l’OL, qui évolue en faux numéro 10 pour exercer un pressing haut à la perte du ballon, à propos de son coach. Le milieu de terrain compte déjà 3 buts et une passe décisive en 8 matchs. Il est le deuxième meilleur buteur de l’équipe derrière la révélation offensive Pape Ibnou Ba (4 buts). Si le technicien espère que ses joueurs vont continuer de bien travailler et produire un jeu plaisant, il souhaite avant tout se maintenir et atteindre la barre des 42 points le plus rapidement possible. Pour ensuite rêver ?