Gilles Sunu (LBC)
Interview

Gilles Sunu : «Je n'aurai pas peur de prendre la parole»

Gilles Sunu : «Je n'aurai pas peur de prendre la parole»

Interview
Publié le 24/01 à 15:25 - ADS

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De retour chez lui, à Châteauroux, Gilles Sunu évoque ses retrouvailles avec Romain Grange, Michel Denisot, ses ex-coéquipiers en équipe de France de jeunes ou encore Emmanuel Adebayor. Entretien.

De retour au bercail. Formé à la Berrichonne de Châteauroux avant de rejoindre Arsenal en 2007, Gilles Sunu, 28 ans, va apporter son expérience au groupe de Nicolas Usaï après une expérience en Turquie. L'ex-attaquant de Lorient, Evian TG ou encore Angers a signé pour 3 saisons au début du mercato hivernal. L'international togolais pourrait faire ses débuts avec Châteauroux lors de la réception de Niort à l'occasion de la 21e journée de Domino's Ligue 2 vendredi soir (20h), puisqu'il figure dans le groupe de 16 joueurs retenus par le coach. Entretien.

Pouvez-vous nous raconter les coulisses de votre signature à Châteauroux ?
Ça faisait plusieurs semaines voire plusieurs mois que j’étais en contact avec les dirigeants de la Berri. Depuis que je suis parti du club, le contact n’a jamais été coupé avec Michel Denisot et Bruno Allègre. J’avais toujours eu dans un coin de la tête l’idée de rentrer à la maison. Je ne savais pas trop quand ce moment arriverait. Il y a eu des contacts plus concrets cet été mais ça ne s’est pas fait. Et cet hiver, j’ai eu envie de rentrer en France, notamment pour ma femme et mes deux enfants. Il n’y avait pas de meilleure option que de rentrer ici, là où vivent ma famille, ma belle-famille, mes amis… Je suis né à Châteauroux. J’ai signé ma première licence à la Berri à l’âge de 6 ans et j’y suis resté jusqu’à mes 16 ans. Dès que j’ai des vacances, je fais une étape ici. Toutes ces raisons font que cette ville signifie beaucoup pour moi.

« Je fais déjà figure d'ancien »

Est-ce que vous vous imaginez sur le long terme à la Berrichonne ?
Oui, je souhaite m’inscrire sur la durée à la Berri. On sait qu’on n’a pas beaucoup de moyens mais il faut qu’on se maintienne à la fin de la saison. Il faudra aussi se maintenir à l’issue de la saison prochaine car le nouveau centre d’entraînement devrait voir le jour en juin 2021. J’ai bon espoir que ça donne un nouvel élan au club et à la ville.

L’entraîneur Nicolas Usaï vous a-t-il dit comment il souhaitait vous utiliser ?
On a un peu parlé de mon positionnement oui. J’ai une préférence pour le poste de numéro 10 ou d’excentré côté gauche. Il y a de grandes chances que j’évolue dans une de ces deux positions. Après, je suis bien sûr à la disposition du coach. Je suis capable d’évoluer à plusieurs postes, de dépanner un peu partout.

Vous sentez-vous en mesure d’apporter votre expérience ?
C’est un groupe jeune et, du haut de mes 28 ans, je fais déjà figure d’ancien. Je n’aurai pas peur de prendre la parole. C’est un rôle que je vais avoir à jouer : accompagner les plus jeunes et les conseiller. Je n’ai pas peur d’assumer ce rôle. Au contraire, ce sera avec plaisir.

« Je suis resté très proche de Gaël Kakuta »

Vous allez retrouver des têtes familières au sein de l’effectif castelroussin…
Je connais bien Romain Grange, qui est un local comme moi. Lui aussi est né à Châteauroux et a grandi ici. On jouait même ensemble lors de la saison qui a précédé mon départ en Angleterre. C’est un plaisir de le retrouver. Il y a aussi Razak Boukari, qui est arrivé très jeune à la Berri et a fait toute sa formation ici. On est tous les deux internationaux togolais mais, malheureusement, les blessures ont fait qu’on n’a jamais vraiment eu l’occasion d’évoluer ensemble. J’ai hâte qu’il soit de retour de son problème au genou pour enfin jouer avec lui. Dans l’effectif, j’ai aussi retrouvé mon ex-coéquipier de Lorient Rémi Mulumba et Chaker Alhadhur, que je voyais par le biais d’amis communs lorsque je jouais à Angers et lui à Nantes. Dans le staff, il y a aussi Aldo Angoula, avec qui j’ai joué à Evian. Ça facilite beaucoup l’intégration.

Quels sont vos objectifs sur le plan personnel ?
Je ne me suis pas fixé d’objectif chiffré mais je suis un joueur offensif et j’arrive dans un club qui a la 19e attaque de Domino’s Ligue 2 donc l’objectif sera d’être le plus décisif possible. Il faudra marquer des buts, faire des passes décisives. C’est toujours difficile de donner des chiffres mais il faudra que je sois le plus décisif possible.

Plus tôt, vous disiez avoir toujours gardé contact avec Michel Denisot. Quelle est votre relation avec lui ?
C’est la personne qui a mené les négociations lors de mon transfert à Arsenal à l’époque. Il m’a aidé à réaliser mon rêve en quelque sorte. Mon père et moi avons toujours gardé contact avec lui au long de ces 12 années. Il m’envoyait un petit message quand il voyait que j’avais performé avec mes clubs ou en sélection et moi aussi, je l’ai toujours suivi, que ce soit dans le foot, où il a toujours gardé un pied, ou dans ses activités dans l’audiovisuel, avec le magazine Vanity Fair… Je lui écrivais pour le féliciter quand l’occasion se présentait.

Vous avez fait partie de toutes les équipes de France de jeunes des U16 jusqu’aux Espoirs. Vous avez aussi été champion d’Europe U19 avec Antoine Griezmann, Alexandre Lacazette, Gaël Kakuta ou encore Clément Grenier. Vous fréquentez-vous encore ?
Je suis resté très proche de Gaël Kakuta. Pour ce qui est des autres, je ne suis pas vraiment resté en contact avec mes coéquipiers chez les Espoirs, davantage avec les joueurs que j’ai connus plus tôt, dans les autres sélections de jeunes, comme Cédric Bakambu, Yanis Salibur ou encore Loïc Damour.

« Adebayor est un boute-en-train »

Vous représentez le Togo depuis octobre 2018, comme votre père Manu, international durant les années 1990…
Il a joué un rôle important puisque c’est lui qui a échangé avec le président de la fédération togolaise. On sait qu’il y a parfois des soucis d’organisation dans le foot africain mais les dirigeants nous ont rassuré en nous donnant des garanties. Mon père m’a bien sûr parlé de la fierté que ça avait été pour lui de représenter le Togo. Il m’a dit qu’il serait très content si je pouvais jouer pour les Éperviers à mon tour.

A quand remontent les premiers contacts avec la fédération togolaise ?
La première fois que les dirigeants togolais m’ont contacté, c’était avant mon départ à Arsenal. Ils voulaient déjà que je joue pour l’équipe A mais je faisais partie des équipes de France de jeunes à l’époque donc la question ne s’était pas vraiment posée. Les années ont passé, j’ai eu différents pépins physiques et je me suis dit que ce serait une bonne expérience sur le plan personnel et que représenter mon deuxième pays, ce n’était pas rien. J’ai donc décidé de répondre favorablement à l’appel de la sélection togolaise.

En équipe du Togo, il y a beaucoup de joueurs actuellement en Ligue 1 Conforama et Domino’s Ligue 2 ou passés par ces championnats, notamment Emmanuel Adebayor…
« Adé », je le connais depuis l’époque d’Arsenal. Il était déjà au club depuis quelques années lorsque je suis arrivé. Il m’avait très bien accueilli à Arsenal et il m’a accueilli de la même manière en équipe du Togo. C’est un élément moteur de la sélection même s’il n’était pas là lors des derniers rassemblements. Mais il n’a toujours pas annoncé sa retraite donc j’espère le revoir avec nous. C’est un boute-en-train, quelqu’un qui aime déconner, mais c’est surtout un bosseur et un super mec.

Depuis un an et demi, vous évoluiez en Turquie. Que retenez-vous de cette expérience ?
Lors de la saison 2018/2019, Erzurumspor était en Süper Lig, la première division. L’ambiance était incroyable dans les stades, notamment à Fenerbahçe où j’ai été le plus impressionné. On n’arrivait pas à échanger entre coéquipiers tellement il y avait de bruit. Je retiens vraiment cet engouement, toujours dans le respect, et le bon niveau technique et physique. Tactiquement, il y a plus de progrès à faire, mais ça permet aussi d’avoir beaucoup de buts et des scénarios un peu incroyables. Ma première saison était très positive mais on a été relégué et ça a été plus compliqué ensuite.