Alors que le FC Lorient reçoit l’EA Guingamp lors de la 6e journée de Domino’s Ligue 2 samedi (15h), Fabien Lemoine évoque le début de saison des Merlus, Christophe Pélissier, le duo Wissa-Le Fée et les différents derbys.
Seul leader de Domino's Ligue 2 depuis vendredi dernier, le FC Lorient va étrenner son nouveau costume lors d'un derby breton puisque c'est l'En Avant Guingamp qui se déplace au Moustoir dans le cadre de la 6e journée samedi (15h). Chez les Merlus depuis l'été 2017, le capitaine lorientais Fabien Lemoine se pose en spécialiste des derbys, lui qui a débuté sa carrière avec le Stade Rennais avant de porter les couleurs de l'AS Saint-Etienne pendant six saisons. Le milieu de 32 ans évoque ces rencontres à la saveur particulière et le bon début de saison du FC Lorient de Christophe Pélissier.
Le FC Lorient reçoit l’EA Guingamp samedi pour un match entre clubs bretons aux dynamiques bien différentes…
On espère faire un gros match pour rester dans la continuité de ce que l’on fait depuis le début de la saison, avec cet état d’esprit qui nous caractérise depuis quelques temps. Il faudra une grosse débauche d’énergie pour mettre en difficulté notre adversaire, pour gêner ce gros morceau du championnat. En plus de ça, il s’agit d’un derby donc le Moustoir sera quasiment à guichets fermés. C’est toujours un plaisir de jouer dans un stade rempli donc il faudra être prêt.
« Enzo Le Fée a un pied extraordinaire »
Le FC Lorient a changé d’entraîneur l’été dernier. Pouvez-vous nous parler du style Christophe Pélissier ?
On a pu mettre en place un certain nombre de choses, notamment grâce à notre recrutement à certains postes qui avaient été ciblés. On a pris beaucoup de bons joueurs, de très bons mecs qui se sont très vite intégrés, ce qui fait qu’aujourd’hui on a une équipe cohérente. Le coach a des idées sur la tactique et la volonté de faire le pressing par exemple mais, depuis le début de la préparation, c’est vraiment sur l’état d’esprit et la volonté de travailler ensemble qu’il insiste dans son discours. Aujourd’hui, on arrive à décrocher des victoires parce qu’on se donne énormément. Quand on est en difficulté, on s’accroche et on parvient à faire la différence, grâce notamment à la qualité individuelle qu’il y a dans le groupe. Ça ne fait que trois mois que le coach est arrivé mais si je devais décrire son style, ce serait avec des valeurs comme la solidarité, l’humilité et le travail.
Et qu’en est-il de ses idées de jeu ?
Il veut que l’on joue mais, pour jouer, il faut du mouvement. Pour jouer, il faut avoir le ballon. Et pour ça, il faut bien défendre. Pour l’instant, et sans tout dévoiler, on a certains principes de jeu. Nos adversaires les découvriront au fil de la saison. Mais ce qui fait notre force, c’est vraiment cette volonté d’aller de l’avant, d’aller chercher l’adversaire. Pour jouer de cette façon, il faut du volume, de l’énergie, pouvoir presser. Il faut faire preuve de solidarité, d’un état d’esprit combatif pour récupérer le ballon et attaquer dans de bonnes conditions.
Yoane Wissa en est à 4 buts en 5 matchs cette saison après son doublé contre Le Mans. Vous attendiez-vous à un tel début de saison de sa part ?
Je ne suis pas surpris car je le vois tous les jours à l’entraînement. J’étais déçu pour lui la saison dernière car il n’a pas réussi à exploiter toutes ses qualités, sans doute car il manquait parfois de confiance. Mais c’est quelqu’un qui a énormément de volume, d’énergie et de super appels. Il va vite, il est puissant, il est hyper volontaire… Et en ce moment, il est en réussite dans la finition. Il est en confiance, ce qui lui permet d’enchaîner les gros matchs et les buts. C’est très bien pour nous et pour lui car c’est quelqu’un de travailleur. J’espère qu’on aura un Wissa en pleine bourre le plus longtemps possible.
Parmi les autre Lorientais particulièrement en vue en ce début de saison, il y a le jeune Enzo Le Fée. Pouvez-vous le présenter au grand public ?
C’est un jeune joueur avec d’énormes qualités. Il a un super pied et une grande intelligence de jeu. Il évolue un peu plus haut sur le terrain qu’à ses débuts avec nous mais il est à l’aise à plusieurs postes. La saison dernière, il s’était entraîné quelques fois avec nous mais il n’avait pas beaucoup joué. Les jeunes de la réserve nous en disaient beaucoup de bien. Enzo se déplace bien, il a un gros volume, mais, encore une fois, il a un pied extraordinaire. Il est très habile techniquement. C’est agréable d’évoluer au milieu avec des joueurs de ce type.
« Il y a eu des derbys où je n’avais pas envie que ça s’arrête »
Pour revenir à Lorient-Guingamp et surtout aux derbys, vous avez disputé un certain nombre de derbys, vous qui avez été formé au Stade Rennais. Pouvez-vous faire un état des lieux des rivalités entre clubs bretons ?
Avec le Stade Rennais, le gros derby, c’était contre Nantes. C’était le match où il y avait la plus grande rivalité et un peu de tension. Les autres derbys bretons contre Brest, Guingamp ou Lorient étaient de véritables fêtes du football pour la région, avec des animations autour des matchs, un côté familial… L’ambiance était top, bon enfant, et sans aucune animosité envers l’adversaire. C’est agréable de jouer des rencontres dans ce contexte. J’ai cru comprendre que c’était un peu plus chaud entre Guingamp et Brest mais globalement, ça se déroule dans une excellente ambiance. Rien à voir avec les derbys que j’ai pu jouer avec Saint-Etienne contre l’OL. Là, la rivalité est beaucoup plus forte.
Comment se prépare-t-on psychologiquement à disputer un derby ?
Dans la préparation, il y a forcément cette rivalité de territoire qui entre en jeu. Les entraîneurs axent souvent leur discours sur le combat. De toute façon, on sait très bien que c’est compliqué d’exister dans un match si on ne gagne pas les duels. C’est encore plus le cas dans un derby. Il faut vraiment être prêt. Les causeries insistent sur l’énergie, la volonté et la solidarité.
Et d’un point de vue personnel, votre approche est-elle différente des autres rencontres ?
Quel que soit le match, je n’ai pas l’habitude d’y penser plusieurs jours à l’avance. Je me prépare tranquillement. Je suis concentré mais décontracté. C’est seulement en arrivant au stade puis en allant sur la pelouse avant de m’échauffer que je bascule. Sur ces matchs-là, on ressent une motivation supplémentaire, on sent bien que c’est important pour tout le monde. Il y a eu des derbys où je n’avais pas envie que ça s’arrête tellement je me sentais plein d’énergie. L’ambiance du stade te pousse et l’équipe autour de toi te donne l’impression que rien ne peut t’arriver. C’est cette force-là qui te fait kiffer les derbys. L’environnement te donne le sentiment que la fatigue disparaît.
Quel est le derby le plus marquant de votre carrière ?
C’est le Sainté-Lyon fin 2014 (3-0). Ça faisait 20 ans que les Verts n’avaient pas gagné à Geoffroy-Guichard. C’est un match qui restera gravé à jamais. L’attente avait été tellement longue pour les supporters… On a marqué rapidement donc l’ambiance a vraiment été exceptionnelle pendant les 90 minutes. La seconde mi-temps était folle. En plus d’avoir gagné, on avait vraiment fait un très bon match dans le jeu. Au début, il y avait eu beaucoup de duels, du combat, mais on avait ensuite réussi à poser un peu plus le jeu. Si on avait pu jouer deux heures de plus dans une telle ambiance, ça aurait été le paradis. Tu as vraiment l’impression de voler collectivement sur le terrain.