Tony Mauricio (RCL)
Interview

RC Lens : La saison de la montée décryptée par Tony Mauricio

RC Lens : La saison de la montée décryptée par Tony Mauricio

Interview
Publié le 06/05 à 14:51 - ADS

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Alors que le RC Lens va faire son retour en Ligue 1 Conforama, Tony Mauricio revient sur la saison des Sang et Or. Joueur le plus utilisé du club nordiste, le milieu offensif évoque les coulisses de la montée.

Arrivé de Valenciennes l’été dernier, Tony Mauricio s’est vite imposé chez le voisin du RC Lens. De quoi boucler la saison dans la peau du joueur Sang et Or le plus utilisé. Auteur de 4 buts en 27 matchs de Domino’s Ligue 2, le milieu offensif de 26 ans revient sur la superbe saison lensoise achevée à une 2e place au classement synonyme de retour en Ligue 1 Conforama.

L’annonce de la montée : «On a appris la nouvelle sur notre groupe WhatsApp avec tous les joueurs, le staff, les dirigeants… C’est Florent Ghisolfi (le coordinateur sportif du club) qui nous a dit que c’était officiel ! J’ai tout de suite appelé ma famille pour célébrer la nouvelle. On s’est aussi appelé entre joueurs en visio, histoire de fêter ça, de se féliciter, même si c’était de loin. C’est compliqué avec le confinement mais on voulait partager ce moment ! »

« Vraiment grandiose »

La meilleure ambiance : «C’était lors de la réception de Lorient début novembre à Bollaert (1-0), c’était vraiment grandiose. Je crois d’ailleurs que c’était la plus forte affluence de la saison. C’est dommage de ne pas avoir pu jouer le match à domicile contre Valenciennes car je pense que ça aurait été pas mal aussi ! Dans un tout autre registre, j’ai été marqué par l’ambiance lors de l’hommage pour Daniel Leclercq. Pendant la minute de silence, avec le tifo pour lui, c’était très émouvant. »

La période la plus compliquée : « Le retour des fêtes… En janvier et février, on a enchaîné les mauvais résultats, ce qui a entraîné le licenciement du staff de Philippe Montanier. On n’explique pas toujours ces périodes de moins bien où l’on ne gagne plus. Avec cette série de résultats, on a perdu l’avance qu’on avait, on s’est fait rattraper mais, heureusement, on a su rebondir par la suite en obtenant 2 victoires contre le Paris FC et Orléans avant que le championnat ne soit arrêté. »

Le changement d’entraîneur : «On a été un peu surpris mais le nouveau coach (Franck Haise) et son staff nous ont tout de suite mis à l’aise. Et mine de rien, on n’avait pas le temps de tergiverser car le match suivant arrivait vite. Il a fallu se remobiliser et se remettre au boulot tout simplement. »

Le match le plus difficile : «Peut-être notre déplacement à Châteauroux mi-février. J’avais l’impression qu’on maîtrisait le match mais on encaisse 3 buts en très peu de temps. On en prend un juste avant la pause et deux autres en début de deuxième période. On revient à 3-2 mais ça ne suffit pas… Et je rate un péno en plus. Mais il y a beaucoup d’adversaires compliqués en Domino’s Ligue 2. C’est bien connu que le moindre match est difficile à gagner. Il y a beaucoup de grosses équipes, Clermont, Le Havre, Troyes et son bloc compact… »

« Le but contre Lorient… »

Le match le plus abouti collectivement : « Je vais reparler du match à domicile contre Lorient. On ne gagne que d’un but mais on fait un match solide dans l’impact. On a été très bien dans l’état d’esprit, ce qui nous a permis de leur faire mal. Plus récemment, on a réussi une prestation aboutie contre le Paris FC début mars (0-2). On a été solide du début à la fin. Mais si on se retrouve 2e au classement, c’est qu’on a fait plus de matchs aboutis que l’inverse (rires). »

Le match le plus abouti personnellement : « J’aurais du mal à ressortir un match en particulier mais c’est lors de la première partie de saison que je me sentais le mieux, jusqu’à ma petite blessure aux ischio-jambiers en novembre qui m’a un peu coupé dans mon élan. »

Le tournant : «Difficile de citer un match, d’autant plus que c’est en mars-avril que tout se joue habituellement. En plus, les 4-5 premiers se tenaient dans un mouchoir de poche. On se préparait pour bien aborder le sprint final, se montrer consistant et régulier pour perdre le moins de points possible. »

Le but à retenir : «Celui contre Lorient, forcément, pour son importance. Je crois que c’était à la 84e minute de jeu et c’est le pénalty qui nous permet de gagner et de prendre la tête du classement. Quand on doit tirer un pénalty en fin de match, on est moins lucide à cause de la fatigue. Il y a aussi l’importance de la rencontre que l’on ressent. Mais il faut faire abstraction de tout ça pour rester concentré. De toute façon, quels que soient le but et l’identité du buteur, tous les buts sont beaux dès lors qu’ils sont pour nous ! »

« On est une bande de potes »

Le coéquipier le plus surprenant : «Cheick Doucouré ! Faire preuve d’autant de maturité à son âge, c’est quelque chose ! Il a un jeu très réfléchi, il analyse parfaitement les situations et ne fait jamais n’importe quoi, ce qui en fait un joueur précieux. Malgré son jeune âge (20 ans), il enchaîne les matchs et a déjà une certaine expérience. »

L’ambiance dans le vestiaire : « C’est un vestiaire qui vit très bien et je ne peux pas dire que je suis plus proche d’untel ou d’untel car tout le monde s’entend bien. On est une bande de potes, on rigole tous ensemble. Personne ne monopolise la parole et tous les joueurs du groupe mettent l’ambiance à tour de rôle. Quelqu’un comme Jean-Louis Leca aime faire des blagues et chambrer. Jonathan Gradit et Florian Sotoca aiment bien plaisanter, eux aussi. Chacun essaie d’apporter une touche d’humour donc c’est cool. »

L’importance des cadres : « Des joueurs comme Jean-Louis Leca, Yannick Cahuzac et Guillaume Gillet font partie de ces joueurs d’expérience importants pour le groupe. Jusqu’en milieu de saison, il y avait aussi Walid Mesloub (parti au Qatar depuis). Ils font très bien leur travail de « grand frère » dans le vestiaire. Ils apportent beaucoup de bonnes ondes, savent analyser les situations, encouragent les autres… »

La meilleure blague : « Jonathan Gradit aime bien me chambrer. Il dit que je risque de prendre trop de poids pendant le confinement et qu’il faudra peut-être que j’arrête ma carrière ! Je ne sais pas si c’est la blague que je retiendrai parce qu’il y en a beaucoup. Un coup, c’est lui, un coup, c’est moi… On se charrie beaucoup, ça fait partie de notre personnalité. De mon côté, je lui mets des petits ponts à l’entraînement ! »

« Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac sont comme des frères »

La meilleure connexion : « Celle entre Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac ! Ils sont comme des frères. Depuis tout petit, ils sont ensemble. Ils se comprennent d’un simple regard. Et la meilleure entente sur le terrain ? Beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés cette saison donc ça prend du temps de créer des automatismes. Mais, moi, j’ai retrouvé Gaëtan Robail, avec qui j’ai joué deux et demi à Valenciennes, donc on se trouve facilement tous les deux. »

Le meilleur souvenir : « La joie et l’enthousiasme après la victoire contre Lorient. Ça fait partie des matchs qui ont fait la différence et on savait qu’il fallait le gagner celui-là. Mais ce que je retiendrai, c’est la montée tout simplement. C’est un tout qui fait que cette saison restera inoubliable. Avec les supporters, ça restera gravé en nous. Je pense qu’on entre dans l’histoire du club d’une certaine manière. Même si elle est spéciale en raison du virus, tout le monde au club retiendra cette montée, que ce soit le staff actuel, le staff précédent, les dirigeants, le staff médical… »

Le pire souvenir : «Il y a eu ma petite blessure et le pénalty raté contre Châteauroux mais ça fait partie de la vie d’un footballeur. Dans l’ensemble, il n’y a pas de mauvais souvenirs cette saison. On voulait monter en Ligue 1 et on l’a fait. Les regrets auraient été là si on n’avait pas réussi. »

Le futur : « Je suis impatient de découvrir la Ligue 1 Conforama. C’est le rêve de tout footballeur. L’émotion est d’autant plus forte pour moi qui jouais encore en National il y a trois ans ! »