Moïse Sahi Dion (FC Annecy).
Interview

Moïse Sahi : « Mon surnom de Messi malien me suit beaucoup ! »

Moïse Sahi : « Mon surnom de Messi malien me suit beaucoup ! »

Interview
Publié le 25/01 à 11:19 - NM

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Révélation de Ligue 2 BKT ces dernières semaines, Moïse Sahi Dion retrace son parcours, de ses débuts à l’Ivoire Académie à son arrivée au RC Strasbourg Alsace en passant par son prêt au FC Annecy et son surnom de Messi malien.

Moïse, comment votre histoire avec le foot a-t-elle débuté ?
Tout a commencé avec mes amis dans mon quartier en Côte d’Ivoire. Je ne me souviens pas à quel âge exactement, j’étais tout petit. Rapidement, certaines personnes sont allées voir mes parents pour leur dire : « Le petit Moïse est bon au foot, il a quelque chose ». Moi, à ce moment-là, je ne pensais pas faire carrière, je n’étais qu’un enfant. Je jouais au foot pour m’amuser, c’était uniquement une passion. Mais petit à petit, comme les gens parlaient de plus en plus de mes qualités, l’idée de devenir professionnel est née.

Comment intégrez-vous l’Ivoire Académie ?
Ce sont les recruteurs de l’académie qui m’avaient repéré. Je suis parti là-bas à l’âge de 13 ans. Au départ, ce n’était pas facile car j’ai dû quitter ma famille. Mais je me suis vite concentré sur mes objectifs. Quand tu sais ce que tu veux, que tu aimes le foot, il faut savoir faire des sacrifices. Même si j’étais jeune, je savais très bien qu’il fallait passer par cette étape pour pouvoir atteindre d’autres horizons. Cela me permettait de m’accrocher quand je vivais des moments plus difficiles.

Quel était votre quotidien au sein de l’académie ?
J’avais deux entraînements par jour et l’école entre. Je vivais là-bas. Tout était organisé sur place : les cours, les repas, les entrainements… On pouvait rentrer chez nous un week-end toutes les deux semaines pour voir notre famille et après on revenait directement. C’était mon quotidien pendant trois ans.

Vous êtes ensuite recruté par l’académie Afrique Football Élite au Mali…
Oui. J’ai rejoint cette académie basée à Bamako à 16 ans. C’était complétement différent. Dès que je suis arrivée, j’ai joué en 3e division. C’est-à-dire que je ne jouais pas pour l’académie mais pour son équipe première alors que je n’avais que 16 ans. Je n’avais plus la possibilité de rentrer chez moi : je suis resté un peu plus d’un an sans voir ma famille. On s’entraînait la semaine et on jouait le week-end en championnat.

« Dès que je mettais mes crampons, j’avais froid aux pieds »

A cette époque, vous vouliez rapidement rejoindre un club évoluant en Europe ?
C’était mon objectif ! Je me disais que pour franchir l’étape de Bamako le plus rapidement possible et arriver en Europe, il fallait que je montre toutes mes qualités à chaque match. Le plus important pour moi, c’était de faire bonne impression. Cela me tenait à cœur car je savais que, dans ce cas-là, j’allais me montrer aux yeux des clubs européens.

Est-ce qu’il y avait un joueur dont vous vouliez suivre les traces ?
Pas vraiment ! Après, on ne va pas se mentir, pour moi, le meilleur joueur, c’est Lionel Messi, donc il a toujours été une source d’inspiration. Mais j’essaye de prendre des touches un peu partout pour m’inspirer. J’admire aussi Cristiano Ronaldo et Sadio Mané. Dès que j’ai intégré l’académie, je me suis servi de ces exemples, que ce soit sur le terrain ou en dehors.

Vous atterrissez au RC Strasbourg Alsace en janvier 2021 (à 19 ans). Pouvez-vous nous raconter les coulisses de cette arrivée en France ?
C’était en plein championnat à Bamako en 2e division malienne. A l’issue d’un match, mon agent m’a dit que des recruteurs de Strasbourg étaient présents et qu’ils étaient intéressés par mon profil. A partir de là, ils ont entamé des négociations. Les responsables de Strasbourg m’ont fait part de leur projet, de leur souhait de m’accueillir, puis j’ai discuté avec eux et j’ai accepté leur proposition sans hésiter. Je me suis dit que c’était une belle option pour lancer ma carrière et que le projet était intéressant. En plus, je regardais déjà des matchs de Strasbourg, car je connaissais Jean-Eudes Aholou et Kévin Zohi.

Au-delà de l’aspect sportif, le changement climatique entre Bamako et Strasbourg a dû être une épreuve à cette période ?
C’était vraiment une épreuve ! Je suis arrivé en plein hiver, il y avait de la neige, il gelait tous les jours, alors qu’à Bamako, il faisait très, très chaud. J’étais complétement déréglé. J’ai passé deux-trois semaines dans le dur (rires). Dès que je mettais mes crampons, j’avais froid aux pieds. Quand le coach de la réserve parlait au début de l’entraînement, j’avais froid et je tremblais. Je n’avais même pas envie de l’écouter, je voulais que l’entraînement commence directement (rires).

« Ma déchirure m’a tué mentalement »

Vous êtes rapidement intégré au groupe professionnel, puis vous disputez votre premier match début avril. Comment avez-vous vécu cette adaptation express ?
Dans ma tête, j’étais déjà prêt. Les gens pensent que j’ai réalisé ce qu’il m’arrivait quand j’ai commencé à jouer avec les pros, mais ce n’est pas le cas. Quand je m’entraînais au quotidien avec la réserve, c’était déjà pour pouvoir jouer avec les pros. Je me disais sans cesse que j’allais avoir une opportunité de monter avec l’équipe première et que je devais être prêt. Donc, quand elle est arrivée, j’étais programmé, c’était logique. Dès le premier entraînement, j’ai saisi ma chance, j’ai tout donné, puis je ne suis plus sorti du groupe.

Pour votre deuxième match, vous marquez face au Paris Saint-Germain. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’était incroyable ! Tout le monde n’est peut-être pas au courant mais c’était mon premier ballon en Ligue 1 Uber Eats. Car, lors de ma première entrée face à Bordeaux, je n’avais pas eu le temps de le toucher, j’avais juste défendu sur la dernière action et l’arbitre avait sifflé la fin du match. Donc, ma première touche de balle en championnat, c’est un but, et face au PSG en plus ! Franchement, c’est inoubliable. Je ne pense pas que ça arrive souvent (rires). C’était un sentiment indescriptible d’inscrire mon premier but en professionnel de cette manière à la Meinau. C’est quelque chose qui marque à vie.

Après ces premiers mois prometteurs, vous ne parvenez pas à enchaîner la saison suivante (2021/22) et votre temps de jeu est très restreint. Que s’est-il passé ?
Cela s’est joué lors de la préparation estivale. Tout se passe bien, je fais une bonne préparation, puis je me blesse lors de l’avant-dernier match avant la reprise du championnat. On joue à Francfort, je suis titulaire et je suis obligé de sortir à la pause car je ressens une pointe à l’ischio. Je fais une écho dans la foulée et le médecin m’annonce que j’ai une petite lésion qui ne va me prendre que trois semaines. C’est-à-dire que j’allais simplement louper le début du championnat. Ça me rassure, je me prépare bien, je vais en soins et je m’entraîne individuellement avec le préparateur physique. Je suis à fond pendant ces trois semaines. Dans ma tête, je me dis qu’après cela, j’allais pouvoir confirmer ce que j’avais commencé à montrer au cours de mes premiers mois.

Mais vous allez rechuter…
Exactement. Je reviens à l’entraînement après les trois semaines de reprise et je rechute le lendemain. Cette fois, ce n’est pas une lésion, mais une déchirure. Ça m’a tué mentalement. Je m’étais tellement donné pour revenir que je ne savais pas que ça pouvait craquer de cette manière. Le staff était aussi surpris. J’ai passé de nouveaux examens et ils ont révélé une déchirure de 14 centimètres. Résultat, j’ai été éloigné des terrains plus de deux mois et demi, ce qui fait que j’ai été blessé toute la première partie de saison. Puis, le temps de revenir en forme, de retrouver l’entraînement, j’ai perdu ma place.

« J’ai senti que je n’allais pas vivre une saison comme je l’espérais »

Il faut dire que le Racing était en grande forme…
C’est ça. Quand j’ai retrouvé mon niveau, le groupe tournait très bien. Pour un jeune comme moi de 20 ans, c’était compliqué de grappiller du temps de jeu avec des Ludovic Ajorque et Kevin Gameiro qui étaient en pleine forme. C’était difficile pour le coach de les enlever et me faire jouer. Je n’avais pas grand-chose à dire. La seule chose que je pouvais faire, c’était de continuer de travailler. J’attendais aussi que la chance tourne mais malheureusement ça n’est pas arrivé. Le coach ne m’a pas vraiment relancé, mais c’est le foot, c’est comme ça. Il fallait bien qu’il fasse des choix.

Ces deux blessures successives vous ont-elles appris à mieux connaître votre corps ?
Bien sûr. Aujourd’hui, je pense que je suis mieux armé pour éviter ce type de blessure. Je ne vais pas dire que c’était une bonne chose, mais c’était une étape de mon apprentissage. Mais c’était difficile à comprendre car, en Afrique, je jouais tout le temps et je n’avais jamais subi de telles blessures. Quand ça m’est arrivé, je pensais que ça allait passer rapidement, que ce n’était rien de bien méchant… Tout cela m’a aussi permis de prendre conscience de beaucoup de choses en dehors du terrain : la nutrition, le repos et les soins. Donc, j’ai fait quelques changements dans mon quotidien et, aujourd’hui, tout va beaucoup mieux.

Pour revenir à Strasbourg, vous vous entraîniez avec des attaquants référencés de Ligue 1 Uber Eats, comme Habib Diallo, Ludovic Ajorque ou Kevin Gameiro. Qu’est-ce qu’ils vous ont apporté ?
Premièrement, ils m’ont beaucoup soutenu et conseillé. Ensuite, je suis quelqu’un qui observe beaucoup, donc je regardais les aptitudes de chacun : les déplacements et les appels de Kevin Gameiro ; la capacité d’Habib Diallo à être tueur devant le but qu’il soit titulaire ou remplaçant ; l’investissement et l’engagement de Ludovic Ajorque peu importe les critiques ou les résultats. À l’entraînement ou pendant les matchs quand j’étais sur le banc, j’analysais et je me servais de tout ce qu’ils faisaient pour essayer d’améliorer mon jeu.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’être prêté au FC Annecy cette saison ?
Au départ, je ne voulais pas forcément être prêté. Je pensais que j’allais rester à Strasbourg et lutter pour me faire une place pour jouer en Ligue 1 Uber Eats. Mais lors de la préparation, j’ai senti que je n’allais pas vivre une saison comme je l’espérais et que j’allais repartir sur les mêmes bases. J’ai réfléchi : je me suis dit qu’à 20 ans, j’avais besoin de faire une saison pleine, d’emmagasiner du temps de jeu, de progresser physiquement, de prendre de l’expérience et de me montrer dans le monde du football. J’avais envie de montrer aux gens mon potentiel. Ça me tenait aussi à cœur de prendre du plaisir et de retrouver de bonnes sensations. Rester toute une saison sans jouer, ce n’est pas facile pour un jeune joueur. Mes agents ont approuvé mon souhait et on a jugé qu’il était bon pour moi de venir à Annecy, surtout que je voulais obligatoirement rester en France.

« Je suis très reconnaissant de tout ce que fait Laurent Guyot pour moi »

Depuis la reprise de décembre, on vous sent particulièrement épanoui et vous vous montrez décisif. Comment l’expliquez-vous ?
Tout est une question d’adaptation et de confiance. Quand je suis arrivé, les dirigeants savaient déjà quel type de joueur et de personne j’étais et ils m’ont tout de suite montré de la confiance. Ils m’ont dit que tout n’allait pas forcément bien se passer dès le début, mais qu’ils connaissaient mes qualités et qu’ils savaient de quoi j’étais capable, qu’il fallait que je m’épanouisse et qu’ils seraient avec moi. Petit à petit, j’ai aussi ressenti de la confiance de la part de mes coéquipiers. Tout cela mit bout à bout me permet, aujourd’hui, de progresser, de m’épanouir et de voir les choses basculer du bon côté. Je n’ai pas eu de déclic particulier. C’est simplement que je me sens bien, que je connais mieux mes coéquipiers, donc je suis plus à l’aise sur le terrain. Résultat : je m’améliore dans mes déplacements, j’arrive plus facilement à me créer des situations et je parviens à bien rester concentré pour terminer les actions dès que j’ai une opportunité.

On vous voit prendre le ballon et provoquer les défenses adverses. Est-ce aussi simplement le fait d’être en confiance qui amène cette détermination chez vous ?
Complétement ! Mais cela fait aussi partie de mes qualités. J’aime prendre le ballon et faire des différences. Mais quand tu n’es pas en confiance, tu ne peux pas faire ces choses-là. Tu doutes et, dans ce cas-là, tes gestes sont moins fluides et tu vas perdre plus de ballons. Quand la confiance prend le dessus, car tes coéquipiers, le coach et le staff sont avec toi, tu es en capacité de tout tenter. Et, si en plus tu mets des buts derrière, alors là, tu es au maximum de ta confiance.

D’où vous viennent vos capacités à éliminer dans les petits espaces et à très vite vous retourner ?
Je ne sais pas si c’est un don mais on va dire que c’est quelque chose qui m’est donné par Dieu. Je ne peux pas vraiment l’expliquer. Je sais simplement que lorsque je suis en bonne position, j’arrive très facilement à me retourner et à sentir les bons coups. Je sais me servir de ma vitesse et de ma vivacité pour me procurer des occasions. Ce sont des qualités que j’ai toujours eues depuis tout petit. C’est de l’instinct !

Quel rôle joue Laurent Guyot dans votre progression ?
Ah ce coach… Franchement, il joue un rôle majeur. Je suis très reconnaissant de tout ce qu’il fait pour moi. Si je suis bien en ce moment et que j’ai pu me montrer lors de cette première partie de saison, c’est grâce à lui. Mentalement et moralement, il m’a beaucoup aidé. On s’entend très bien, tout comme il s’entend très bien avec le reste du groupe. C’est un entraîneur très ouvert, il communique beaucoup avec ses joueurs. Aujourd’hui, je fais tout pour rendre la confiance qu’il m’accorde sur le terrain, car c’est le coach qui est en train de me donner ma chance.

« Quand j’enchaîne très rapidement, peu importe l’adversaire, il va être en difficulté »

En quoi vous a-t-il aidé sur le plan mental ?
On échange beaucoup. Quand je suis arrivé, il m’a tout de suite dit : « Tu as des qualités, je sais ce que tu peux apporter, mais je sais aussi ce que tu peux améliorer. Il faut que tu progresses dans ton volume de jeu, dans tes replis défensifs… ». Donc, depuis, il m’aide à travailler sur ces aspects. Ensuite, côté finition et dribble, il me laisse exprimer mes qualités et mon potentiel. Il me dit depuis le début : « Fais toi plaisir ! On ne va pas te donner des restrictions par rapport à ton jeu, on a confiance en toi et on sait de quoi tu es capable ». Il veut que je fasse ce que je sais faire. Il est beaucoup dans l’encadrement et dans le suivi, donc pour un jeune comme moi, c’est très important et ça m’aide beaucoup. Grâce à cela, je me sens bien. Je sais que s’il y a quelque chose, il va venir me le dire directement et, à l’inverse, je vais aussi pouvoir discuter avec lui si j’ai un problème. On marche ensemble dans la même direction.

Il paraît que vous vous sentez plus gaucher mais vous avez marqué cinq buts du pied droit et seulement trois du gauche. Avez-vous vraiment un pied fort ?
(rires) C’est une question qui revient beaucoup. Les gens aimeraient savoir mais, la vérité, c’est que je me sens à l’aise avec les deux pieds. Si vous regardez, les pénaltys, je les tire du droit, alors que les coups francs et les corners, je les tire aussi bien du droit que du gauche selon mon intuition. Je n’ai aucun souci avec mes deux pieds. Je peux fixer du droit et frapper du droit et faire de même avec mon pied gauche.

Sentez-vous que vos adversaires hésitent lors de vos prises de balle ?
Je n’ai pas ce sentiment car je ne calcule pas trop ce que l’adversaire pense. Je me concentre d’abord sur ma prise de balle et sur le geste que je vais faire. Quand j’enchaîne très rapidement, peu importe l’adversaire, il va être en difficulté car c’est difficile de réussir à me rattraper et de me prendre le ballon une fois lancé. Si j’ai une seconde pour faire ma prise de balle et me retourner, je sais que ça peut aller très vite pour l’adversaire.

Justement, dans quels domaines estimez-vous pouvoir encore progresser ?
Je dois travailler dans les duels aériens. Quand je suis en attaque et que je fais face à un défenseur d’1m90, c’est compliqué pour moi de réussir à aller chercher les ballons hauts (rires). Je pense que j’ai une marge de progression dans la manière dont je peux anticiper et gérer ces duels. Ensuite, je dois continuer à travailler sur mon volume de jeu et ma capacité à enchaîner les courses à haute intensité. Je dois accentuer ma progression dans tout ce domaine physique. De toute façon, depuis mon arrivée en France, c’est quelque chose sur lequel je travaille beaucoup plus qu’en Afrique. Les entraînements et les attentes ne sont pas les mêmes.

« Le Messi malien ? Mes coéquipiers aiment bien me chambrer avec ça ! »

Enchaîner les matchs doit certainement vous aider à progresser dans ce domaine…
Oui. C’est aussi l’une des raisons pour laquelle je devais trouver un club qui me donne du temps de jeu. C’est bien de s’entraîner, mais si tu ne joues pas, tu ne peux pas autant progresser sur l’aspect physique. Ce n’est que la compétition qui peut te donner un plus gros volume de jeu. Pour le moment, j’ai déjà disputé 22 matchs, ce qui ne m’était jamais arrivé depuis que je suis en France. C’est très bien car je sens que je suis en train de progresser sur ce fameux plan physique et j’acquiers aussi de l’expérience.

Parmi vos huit buts, plusieurs d’entre eux sont des exploits personnels, lequel préférez-vous ?
(rires) Je suis sûr que vous avez déjà votre petite idée. C’est sûr que c’est celui face à Valenciennes. Il est incroyable celui-là (rires). Yohan Demoncy me fait une passe cachée puis j’enchaîne avec une prise de balle pied droit-pied gauche avant d’enrouler du droit. L’action est merveilleuse. Celui face à Saint-Etienne ? C’est aussi un petit biscuit. Il est vraiment pas mal aussi, car si tu tentes ce geste et que tu le manques, tu prends cher derrière. Après, c’est mon jeu, je suis un joueur d’instinct. Quand je sens quelque chose, je n’hésite pas.

Au vu de vos récentes performances, est-ce que votre surnom de « Messi malien » est arrivé jusqu’au vestiaire d’Annecy ?
(éclats de rire) Ce surnom me suit beaucoup. Il m’a été donné quand j’évoluais à Bamako, les gens aimaient bien m’appeler le « Messi malien », et il est effectivement arrivé jusqu’à Annecy. Mes coéquipiers aiment bien me chambrer avec ça ! Plus sérieusement, je ne m’arrête pas là-dessus. Peu importe mon surnom, le plus important, c’est d’être bon sur le terrain et d’aider l’équipe à progresser. Je ne me prends pas la tête par rapport à ça. Même si je marque de jolis buts, il ne faut pas s’emballer !

Cette bonne période pourrait aussi vous rapprocher d’une sélection nationale (Mali ou Côte d’Ivoire). Où en êtes-vous dans votre réflexion ?
Mon objectif, c’est de jouer pour la Côte d’Ivoire ! Comme je l’ai dit plusieurs fois, j’ai très envie de franchir ce palier. Je sais qu’il faut que je fasse de bons matchs et que je réalise de belles choses sur le terrain pour me donner le maximum de chances d’être appelé. Pour l’instant, je n’ai pas eu de réel contact avec la fédération, mais je n’ai pas besoin de savoir que je suis suivi. Le plus important, c’est que je sois performant sur le terrain et, à partir de là, les choses vont se faire naturellement. Les matchs sont télévisés, il y a les réseaux sociaux, donc je sais que mes performances sont vues. Je dois simplement continuer sur cette voie et la sélection finira par arriver. Je ne me prends pas la tête avec ça, je préfère me concentrer sur ce que je suis en train de faire de bien en ce moment.