La joie des joueurs de l'ESTAC à l'issue du match contre l'USLD.
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Troyes de retour dans l'élite avec Batlles et le City Group

Troyes de retour dans l'élite avec Batlles et le City Group

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Publié le 10/05 à 11:25 - AFP

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En s’imposant face à l’USL Dunkerque, Troyes a officialisé sa montée dans l’élite et son titre de champion à l’occasion de la 37e journée de Ligue 2 BKT. Le fruit d’une saison accomplie autour d'un projet de jeu cohérent.

Trois ans après, Troyes est remonté en Ligue 1 Uber Eats après sa victoire (2-0) face à Dunkerque samedi, un accomplissement pour son entraîneur Laurent Batlles et pour ses nouveaux propriétaires émiratis, à la tête de la galaxie Manchester City. Malgré le rachat du club à l'automne par le City Football Group (CFG), dont les Sky Blues sont le vaisseau amiral, cette montée n'était pas forcément érigée comme un objectif en début de saison.

Mais elle vient récompenser un joli parcours marqué par la solidité et la régularité (23 victoires, 8 nuls et 6 défaites seulement en 37 journées), qui ont permis à l'ESTAC de passer la majeure partie de la saison en tête. Après la victoire obtenue samedi contre le promu nordiste (2-0), les Troyens (77 pts) ne peuvent plus être rejoint par Clermont (2e, 72 pts), qui bataillera avec Toulouse (3e, 68 pts, un match en moins) pour l'autre place directement qualificative pour la Ligue 1 Uber Eats.

L'audace de Laurent Batlles

Samedi, en plus de la montée, l'Espérance Troyes Aube Champagne a également décroché son deuxième titre de champion de France de Ligue 2 BKT après 2015 et peut encore battre le record de points du club (78 en 2015), un ultime challenge qui constituerait la cerise sur le gâteau. Troyes en première division, c'est une récurrence depuis les années 1950, sous l'ère de l'ASTS, du TAF, de l'ATAC d'Alain Perrin (1998-1999), puis avec l'ESTAC et son champion des accessions, Jean-Marc Furlan (2005, 2012, 2015), et enfin Jean-Louis Garcia (2017).

Cette fois, l'artisan du succès, c'est Laurent Batlles, arrivé dans l’Aube en juin 2019. Pour sa première expérience de coaching dans le monde professionnel, l'ancien entraîneur du centre de formation de l'AS Saint-Etienne a marqué les esprits. Déjà en position de barragiste avec l'ESTAC lors de l'arrêt définitif des compétitions en raison du Covid-19 en mars 2020, l'ancien Toulousain a ramené le club champenois tout en haut de la pyramide, grâce à un football attrayant et un projet de jeu ambitieux.

Des options tactiques portées par un groupe sans star, mais avec une ossature de joueurs sûrs et talentueux : Yoann Touzghar (34 ans et 3e buteur du championnat), Florian Tardieu, le pilier du milieu de terrain, Gauthier Gallon, le gardien... Un collectif qui a pris son envol dès la 5e journée, point de départ d'une série de douze matchs sans défaite, pour prendre les commandes du championnat en décembre 2020, après un succès face au Paris FC.

Une transition en douceur

Ce fauteuil de leader, l'ESTAC s'y est cramponnée sur la base d'un 3-4-3, système audacieux mais risqué, qui a permis aux coéquipiers de Jimmy Giraudon de faire la course en tête et d'engranger au fil des journées une belle avance. Malgré un léger trou d'air en mars 2021, illustré par une cinglante défaite 5-1 à domicile contre Nancy, Troyes a redressé la situation, puisant dans son groupe renforcé au mercato hivernal par l'arrivée du Lorientais Umut Bozok et le retour au club de Karim Azamoum.

L'ESTAC a aussi changé de dimension structurelle au cours de l'automne, sans que la transition entre Daniel Masoni, président durant 11 ans, et le City Football Group, le nouvel actionnaire majoritaire, ne bouleverse l'équilibre sportif. « Tout ce qui est fait aujourd'hui, c'est moi qui le mets en place (...) on ne me dicte rien », avait prévenu Batlles au moment de la reprise. En toute discrétion, la nouvelle direction a posé ses bagages en douceur, laissant les coudées franches au jeune technicien (45 ans) et à son équipe. Résultat : le club de l’Aube a brillé.