Benjamin Santelli (FCCO)
Interview

Benjamin Santelli : «La mentalité est restée la même»

Benjamin Santelli : «La mentalité est restée la même»

Interview
Publié le 29/05 à 09:21 - ADS

Partager

Avant de voir sa saison s'arrêter prématurément en raison d'une blessure, Benjamin Santelli nous avait confié ses premières impressions sur sa découverte de la Domino's Ligue 2 avec le FC Chambly Oise, avant d'aborder la sélection corse, son année au SC Bastia ou son ex-coéquipier Wahbi Khazri.

Comme le FC Chambly Oise, promu, Benjamin Santelli a découvert cette saison la Domino's Ligue 2. Dans l'équipe de Bruno Luzi, le polyvalent joueur de 28 ans a disputé 10 rencontres pour deux buts inscrits avant une grosse blessure au ligament qui a mis un terme à sa saison dès le mois de novembre. Le joueur était longuement revenu sur son parcours en début de saison, en évoquant Chambly, sa saison à la pointe de l'attaque du SC Bastia, ses matchs avec la sélection corse ou encore Wahbi Khazri, qu'il a côtoyé trois ans lors de sa formation.

Benjamin, le FC Chambly Oise réalise un excellent début de saison. Est-ce que vous vous attendiez à pareille entame ?
Pas vraiment. Réussir à ne pas perdre un match, sans encaisser le moindre but, c’est très bien. C’était très important de prendre des points. C’est bon pour la confiance pour un club qui vient de monter et qui joue donc le maintien. Cet été, on avait hâte que le championnat commence car la plupart des joueurs ne connaissaient pas la Domino’s Ligue 2 et avaient envie de découvrir ce niveau. Personnellement, je n’avais pas d’appréhension particulière. Je m’attendais peut-être à ce que ce soit un peu plus difficile mais on n’a joué que 4 matchs. On est sur une bonne dynamique mais il en reste 34, il ne faut pas s’enflammer !

Quels sont les principes de jeu de Bruno Luzi ?
L’ADN du club a toujours été de bien défendre, d’être costaud derrière. C’est ce qui ressort du discours du coach, peut-être en raison de ses origines italiennes ! Tout part des attaquants, qui doivent défendre pendant 90 minutes. On fait en sorte de prendre le moins de buts possible et de profiter de la dynamique du moment pour prendre des points. Depuis le début de la saison, tout le monde fait les efforts et ça paie. On est promus donc l’objectif numéro 1, c’est le maintien même si on fait un très bon début de saison.

« Un club familial »

Cet été, vous avez fait votre retour à Chambly, un club que vous aviez quitté il y a deux ans…
Je sortais de deux saisons au CA Bastia lorsque j’ai signé à Chambly lors de l’été 2016. J’ai dû quitter le club parce que je souffrais d’une pubalgie et que je devais me faire opérer. J’ai préféré rentrer en Corse, d’où je suis originaire, pour bien me soigner. Et là, je sortais d’une belle saison au SC Bastia où j’évoluais attaquant, un poste différent de celui que j’occupe cette saison. J’étais resté en contact avec les dirigeants et certains joueurs comme Anthony Soubervie, Thibault Jaques ou encore Simon Pontdemé. Le président et le coach m’ont appelé à la fin de la saison dernière et ça s’est fait rapidement. C’est un club familial et le fait de pouvoir jouer en Domino’s Ligue 2 était une belle opportunité pour un joueur de mon âge (27 ans). J’étais en bons termes avec tout le monde donc ce retour s’est fait naturellement.

Avez-vous noté des changements au sein du club à votre retour ?
La mentalité est restée la même, celle d’un club familial. Le staff médical s’est structuré en revanche. Il y a davantage de kinés par exemple. Le club évolue petit à petit, le nouveau terrain d’entraînement va bientôt arriver, un nouveau stade est en construction… Les infrastructures s’améliorent donc j’espère que le club réussira à se stabiliser à ce niveau.

Vous n’aviez encore jamais joué plus haut que le National. Comment se déroule l’adaptation à la Domino’s Ligue 2 d’un point de vue personnel ?
Franchement, je n’ai pas été surpris pour le moment, sûrement parce que ça se passe bien pour nous en ce début de saison. Personnellement, j’ai réussi de bonnes prestations mais je pense que je peux faire mieux encore. La saison dernière, je jouais devant alors que j’évolue comme piston dans le couloir cette année donc, le plus difficile pour moi, c’est de me créer des situations et de marquer des buts. La Domino’s Ligue 2 est un championnat fermé où il est dur de trouver un décalage dans les 30 derniers mètres, où ça défend bien. C’est sûrement la plus grande différence avec les divisions inférieures. Mais il n’y a eu que 4 journées, il faudra voir sur le reste de la saison. Ce qui est sûr, c’est que c’est plus tactique que dans les divisions inférieures, il n’y a pas photo. On a bien vu que ça se jouait sur des détails puisqu’on a marqué sur pénalty et sur coup franc.

« Khazri était déjà au-dessus »

Vous évoquiez à l’instant votre polyvalence. Comment avez-vous pris le fait de jouer plus bas sur le terrain cette saison ?
J’ai toujours joué devant, que ce soit en 9 ou sur le côté. En National, j’ai beaucoup été dans le couloir dans un 3-5-2. J’apprécie de jouer comme piston, ça me convient bien parce que je reste offensif, je ne fais pas que défendre. Mais c’est vrai que la saison dernière (au SC Bastia, en N3), j’ai joué attaquant et j’ai mis 16 buts en championnat, plus 10-12 en coupe. Mais j’ai bien conscience que ce n’est pas du tout le même niveau. Jouer attaquant en Domino’s Ligue 2, c’est encore autre chose. Je serai peut-être moins performant que sur le côté. Après, je n’ai pas eu l’occasion d’évoluer devant à ce niveau. Peut-être que le coach me fera jouer plus haut à un moment de la saison mais je me sens bien sur le côté. Tant que ça dure et que je fais des bons matchs, ça me va ! Je n’ai pas de poste préférentiel, je m’adapte. Pendant la préparation, j’ai aussi joué offensif droit. Je peux jouer un peu partout. Quel que soit le poste choisi par le coach, je m’adapte pour donner le maximum.

Il y a un an, vous avez fait le choix de redescendre en N3 pour jouer au SC Bastia. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
Le Sporting, ça reste le club de la Corse. Malheureusement, il est retombé dans le monde amateur. Ce n’est pas sa place je pense et j’espère que le SCB retrouvera vite les divisions professionnelles. Il y a eu beaucoup de changements au club puisque tout a changé à part les installations. C’est assez exceptionnel de jouer en National 3 et d’évoluer dans des installations dignes de la Ligue 1 Conforama, avec une moyenne de 6 000 spectateurs tous les week-ends. J’y ai vraiment passé une super saison. C’était une sorte de rêve pour moi puisque j’ai fait trois ans dans le centre de formation du club. Dans ma génération, celui qui a le mieux réussi, c’est Wahbi Khazri.

Sortait-il du lot ?
Oui, il était déjà au-dessus, je ne suis pas étonné qu’il fasse cette carrière-là et qu’il flambe en Ligue 1 Conforama. A 16 ans, il jouait déjà avec la CFA. Au centre de formation, on rêvait tous de jouer pour l’équipe première du Sporting. Après, j’en ai fait partie chez les amateurs, pas quand le club était en Ligue 1 Conforama ou en Domino’s Ligue 2. Mais ça reste le club de la Corse et il y a un tel engouement… En Coupe de France, on a joué contre Caen à Armand-Cesari devant 12 000 spectateurs par exemple. J’ai aussi eu la chance de mettre un doublé contre Le Mans et un triplé contre la réserve de l’AC Ajaccio en championnat. J’ai vécu beaucoup de bons moments mais le plus beau souvenir, c’était sans doute contre Caen. J’égalise à 2-2 à la 117e minute et le stade explose…

« En cinq ans, je n'ai perdu qu'un match avec la Squadra Corsa »

Cet été, vous avez aussi joué avec la sélection corse. Pouvez-vous nous raconter ?
Ça fait 5 ans que je fais partie de la Squadra Corsa. C’est un regroupement à l’initiative de Dédé Di Scala, qui s’occupe de l’équipe et essaie de réunir des joueurs tous les étés. Il y a quelques années, il y avait beaucoup plus de joueurs professionnels. Il n’y avait quasiment que ça. Mais avec la relégation du Sporting et la retraite de joueurs comme Modesto ou Squillaci, Dédé Di Scala a commencé à aller chercher des joueurs d’un niveau amateur. Ça fait toujours plaisir de retrouver les copains en fin de saison, de passer quelques jours ensemble. C’est convivial. Cet été, on a affronté la Sardaigne au mois de juin. On a fait match nul là-bas avant de l’emporter aux tirs au but. En cinq ans, je n’ai perdu qu’un match, contre la Martinique, sur place, lors d’un tournoi en 2018 où il y avait aussi la Guadeloupe et la Guyane. C’est bien pour la Corse de mettre en avant son identité et de montrer que l’on peut rivaliser avec des équipes comme le Nigeria, le Burkina Faso…

Vous allez croiser un certain nombre de joueurs de cette sélection corse sur les terrains de Domino’s Ligue 2 cette saison. Echangez-vous régulièrement avec certains ?
Je suis proche de beaucoup de joueurs comme Yannick Cahuzac ou le petit Tramoni de l’ACA. Avant de les affronter, je leur enverrai un petit message. Ça sera un plaisir de les retrouver mais sur le terrain, ils resteront des adversaires.

Pour revenir à Matteo Tramoni, son petit frère Lisandru fait beaucoup parler…
Forcément. Je ne le connais pas et je ne l’ai pas encore vu jouer mais j’en ai entendu parler bien sûr. Quand des clubs du standing du PSG ou de la Juventus s’intéressent à un joueur de 16 ans, c’est que c’est une pépite. J’espère qu’il fera une grosse carrière. Pour lui et pour la Corse.