Interview

Josh Maja : « Ramener les Girondins là où ils devraient être »

Josh Maja : « Ramener les Girondins là où ils devraient être »

Interview
Publié le 29/09 à 12:24 - Arnaud Di Stasio

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Revenu aux Girondins de Bordeaux l’été dernier, Josh Maja en est devenu un des leaders. L’attaquant de 23 ans se confie sur sa bonne période, son rôle d’exemple auprès des jeunes ou encore l’impact de la série Netflix Sunderland ‘til I die. Entretien.

Depuis ta signature aux Girondins de Bordeaux en janvier 2019, c’est la première fois que tu parviens à enchaîner les matchs ainsi…
C’est difficile à expliquer. Je pense juste que le coach m’a donné ma chance. Cet été, quand je suis rentré de mon prêt à Stoke City, la situation à Bordeaux était bien évidemment différente avec la relégation du club en Ligue 2 BKT. David Guion m’a fait confiance d’entrée et je lui en suis très reconnaissant.

T’es-tu déjà senti aussi en confiance avec les Girondins ?
Oui car j’ai toujours confiance en moi. En revanche, c’est la première fois que je débute 9 matchs de suite et que je me sens aussi bien dans l’équipe. Je donne le maximum pour que les Girondins obtiennent de bons résultats et pour ramener le club là où il devrait être.

« Je m’attendais à un meilleur début de saison de ma part »

Après Vladimir Petkovic, Jean-Louis Gasset, Paulo Sousa et Eric Bedouet, David Guion est le 5e entraîneur sous les ordres duquel tu évolues à Bordeaux. Peux-tu nous parler de votre relation ?
C’est vrai que j’ai eu beaucoup de coachs différents ici ! Ce que je peux vous dire sur David Guion, c’est qu’on a une très bonne relation tous les deux, notamment parce qu’on a le même état d’esprit. Le coach m’a transmis la confiance nécessaire pour que je puisse jouer mon jeu et que je puisse être performant. Je suis sûr qu’au fil du temps et des matchs, notre relation va encore s’améliorer, et j’espère pour nous que ça débouchera sur beaucoup de victoires.

Tu parlais de l’état d’esprit de David Guion. Quelles sont les idées sur lesquelles il insiste ?
Je pense que ça se voit depuis le début de la saison, on est une équipe qui tient bien le ballon et qui essaie de ressortir de derrière. On essaie de poser problème aux adversaires avec beaucoup de mouvement, différentes tactiques... Il y a de la qualité à tous les postes, ce qui nous permet d’être dangereux et de mettre la pression sur l’adversaire quand il a la balle. On essaie de faire du mieux qu’on peut pour appliquer toutes ces idées.

Qu’est-ce que le coach te demande sur le terrain ?
Il ne me demande rien en particulier. A l’entraînement, on travaille sur des choses différentes selon le match qui vient. La tactique et la mise en place changent selon l’adversaire. Ce qui est essentiel pour lui, c’est qu’on travaille dur et qu’on joue avec confiance. Et c’est ce que l’équipe réussit à faire cette saison.

L’été dernier a dû être particulier avec l’incertitude qui planait autour des Girondins…
C’était un peu compliqué, c’est sûr… Nous, les joueurs, nous n’avions pas tous les détails. On faisait juste en sorte de bien se préparer en attendant les décisions sur l’avenir du club. Ce n’était pas évident à gérer mais on devait rester professionnel et, maintenant, tout ça est derrière nous. On peut se concentrer sur le sportif et tout faire pour continuer sur notre lancée. Mais notre bon début de saison ne m’a pas surpris car il y a des joueurs de qualité dans l’effectif et que le coach a fait du bon boulot pendant la préparation. Le plus important, c’était de rester concentré sur le terrain.

Tu as déjà marqué 5 buts et donné 3 passes décisives cette saison. T’attendais-tu à réussir un aussi bon début de saison ?
Je m’attendais à mieux. J’en attends toujours plus. Je suis bien sûr content de ma contribution depuis la reprise mais je m’impose des objectifs élevés. Quand on me donne la possibilité de jouer, il faut que je performe. A moi de continuer à faire ce qu’il faut pour jouer et pour gagner en régularité. A moi de continuer à travailler dur et à donner le meilleur de moi-même pour les Girondins.

Tu t’es fixé un objectif de buts cette saison ?
Je me suis fixé un chiffre mais je ne le révélerai à personne, je suis le seul que ça concerne (rires). Mais oui, je me suis fixé des objectifs sur le plan personnel, comme à chaque début de saison.

« J’essaie d’être un exemple »

Tu n’as pas encore fêté tes 24 ans et, pourtant, tu fais partie des joueurs les plus expérimentés des Girondins cette saison. Est-ce facile de jouer les cadres ?
Facile, je ne sais pas, mais je prends beaucoup de plaisir avec ce nouveau rôle. Je sais ce que traversent les jeunes joueurs qui intègrent l’équipe puisque j’étais encore à leur place il n’y a pas si longtemps. J’essaie d’être un exemple et un leader pour eux. Ça me tient vraiment à cœur de montrer l’exemple car c’est ce que les jeunes veulent voir chez les joueurs qui ont plus d’expérience. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup et je suis reconnaissant pour les responsabilités qu’on m’a confiées.

Comment ça se traduit au quotidien ?
J’essaie de faire ce qu’il faut, de montrer les bonnes habitudes à avoir comme arriver à l’heure à l’entraînement ou bien se préparer avant de jouer… Sur le terrain, j’essaie de montrer l’exemple dans l’attitude, en me rendant disponible pour aider les autres sur la tactique, certains détails techniques… Toutes ces petites choses qui, additionnées, vont compter. Il y a aussi tout ce qui concerne la récupération, le travail physique en dehors des entraînements… Il y a toujours des choses à transmettre aux plus jeunes. Et moi aussi, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre.

Les jeunes joueurs sollicitent tes conseils ?
De temps en temps, oui ! Evidemment, ce n’est pas toujours évident à cause de la langue mais je progresse en français, j’y travaille et je sens que je communique plus facilement cette saison. Les autres joueurs savent que je suis quelqu’un avec qui ils peuvent parler, notamment ceux qui jouent proche de moi sur le terrain et avec qui j’échange davantage comme Dilane Bakwa ou Logan Delaurier-Chaubet. Ça me plaît et j’apprends aussi comment mieux transmettre.

Parmi les jeunes Girondins qui se sont mis en évidence en ce début de saison, à qui prédis-tu une grande carrière ?
Je préfère ne pas citer de nom mais ceux qui débutent comme ceux qui entrent en jeu m’ont impressionné. Beaucoup d’entre eux ont les capacités pour jouer à haut niveau. C’est juste une question d’expérience et de timing. Mais ils ont tous des qualités, sinon ils ne seraient pas là. Quand une opportunité de jouer arrive, il faut ensuite réussir à performer et le faire avec régularité. On a beaucoup d’excellents joueurs, beaucoup de jeunes joueurs, et c’est un challenge pour eux de progresser, de traverser les bonnes comme les moins bonnes périodes.

« J’ai ma technique sur pénalty »

Durant les deux dernières saisons, tu as été prêté six mois à Fulham puis six mois à Stoke City. Que retiens-tu de ces deux expériences ?
Je n’en retiens que du positif. Dans les deux cas, je suis parti car j’avais peu de temps de jeu et, là-bas, j’ai beaucoup joué. C’était super de découvrir un nouveau contexte, de rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux supporters, et bien sûr d’être de retour en Angleterre, mon pays d’origine. Je ne garde que de bons souvenirs de mes passages à Fulham et à Stoke City.

A chaque fois, tu as été prêté lors du mercato d’hiver, ce qui ne doit pas être le plus facile du point de vue de l’adaptation…
C’est sûr… Mais, à Fulham comme à Stoke City, on a fait le maximum pour m’intégrer au plus vite et j’ai également tout fait pour m’adapter rapidement. Ça fait partie des règles du jeu, il faut toujours être prêt pour être bon quand on fait appel à toi.

Après ces deux saisons passées entre les Girondins et l’Angleterre, comment as-tu décidé de rester à Bordeaux ?
La confiance placée en moi a été essentielle. On m’a fait comprendre que j’aurais la possibilité de jouer, ce qui était le plus important pour moi puisque, bien sûr, ces dernières saisons, je n’ai pas eu la continuité espérée à cause des blessures, des prêts… Cette confiance porte ses fruits aujourd’hui puisque je joue régulièrement et j’espère continuer comme ça. Mais oui, c’est cette confiance en moi qui a fait pencher la balance.

Tu as déjà inscrit 4 pénaltys cette saison. Comment travailles-tu cet exercice ?
Je me suis toujours senti prêt à tirer les pénaltys. Depuis que je joue au foot, je m’entraîne à les frapper et je les ai souvent tirés, même si j’avais une technique différente plus jeune. Lors des derniers matchs, j’en ai eu quelques un à tirer. J’ai ma technique et, pour l’instant, ça fonctionne. Je m’entraîne avec les plus jeunes gardiens de l’effectif pendant que Gaëtan Poussin travaille tactiquement. J’en tire plusieurs à chaque entraînement pour faire en sorte d’être prêt à les tirer en match et, surtout, pour faire en sorte de les marquer !

« La meilleure série ? Sunderland ‘til I die, parce que je suis dedans ! »

Tu as joué une fois avec l’équipe du Nigeria, fin 2019. Es-tu encore en contact avec les Super Eagles ?
Pas vraiment mais je suis les performances des Super Eagles de près et je leur souhaite le meilleur. J’espère que j’aurai la chance de porter ce maillot de nouveau dans un futur proche. Mais, aujourd’hui, je me concentre sur Bordeaux et, ce qui compte, c’est d’être performant avec Bordeaux.

Tu faisais partie de l’équipe de Sunderland dont une équipe de tournage de Netflix a suivi la saison 2017/2018 pour la série documentaire Sunderland ‘til I die. Depuis, on a vu plusieurs séries documentaires du même type avec d’autres clubs. Tu les as vues ?
Oui, j’en ai regardé plusieurs, j’ai vu celles sur Arsenal et Manchester City. L’idée est de suivre les équipes au plus près et de montrer les coulisses, les différents aspects d’une saison… La série que j’ai préférée, c’est celle sur Arsenal car c’est le club que je supporte. C’est toujours super d’avoir de l’inside, de voir ce que les coachs et joueurs vivent de l’intérieur, mais aussi de voir l’investissement des supporters, même dans les moments difficiles. Les fans de foot veulent savoir ce qu’il se passe en coulisses et ces séries le permettent. Mais la meilleure série reste Sunderland ‘till I die, parce que je suis dedans (rires) ! Non, ça reste la première avec ce concept et elle a été regardée dans le monde entier.

On doit encore beaucoup te parler de cette série alors qu’elle remonte à plusieurs années. Ça ne devient pas un peu embêtant ?
Non, il n’y a aucun souci avec ça. C’est cool que cette série ait eu autant de succès et que le public en parle encore. Ça a été un plaisir de faire partie de cette aventure et c’est encore un plaisir pour moi d’en parler aujourd’hui.