Zargo Touré (Dijon FCO).
Interview

Zargo Touré : « La pression est sur Le Havre »

Zargo Touré : « La pression est sur Le Havre »

Interview
Publié le 01/06 à 09:03

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Actuellement 18e de Ligue 2 BKT, le Dijon FCO, qui reste sur huit matchs sans défaite, rêve de s’imposer sur la pelouse du Havre AC, ce vendredi, lors de l’ultime journée. Obnubilé par le fait de sauver les siens, Zargo Touré ne compte pas faire de cadeau à son ancien club.

Le Dijon FCO va jouer son maintien en Ligue 2 BKT ce vendredi sur la pelouse du Havre AC. Comment sentez-vous le groupe à l’aube de ce dernier match ?
Il est prêt ! On reste sur une série de huit matchs sans défaite et on va beaucoup mieux depuis l’arrivée de Pascal Dupraz. On revit et on est en confiance. C’est pour cela qu’on a de bons résultats. Il nous reste ce match capital au Havre, on va tout faire pour prendre les trois points et se maintenir. On voulait s’imposer face au Paris FC, ça n’a pas été le cas, mais ce dernier match nous offre une dernière chance de sauver le club. Tout ne dépend plus de nous, mais on se doit de gagner. On verra à la fin du match les résultats de nos concurrents.

Préparez-vous cette rencontre d’une manière particulière ?
Pas spécialement. On reste dans la lignée de nos huit matchs précédents. Tout le groupe est positif et déterminé à maintenir le club. On sait que le coach est un bon technicien, on lui fait confiance, il ne va pas nous lâcher jusqu’à la fin du match. Il fait tout pour qu’on le prépare de la meilleure des manières.

Quel est le discours de Pascal Dupraz et de son staff ?
C’est toujours le même depuis son arrivée. Il nous a mis face à nos responsabilités tout en nous redonnant de la confiance. On sait ce qui nous attend vendredi. Depuis qu’il est là, on est dans un combat pour maintenir le club. Tous les joueurs ont adhéré à son projet et ça se voit sur nos derniers matchs. Il est tout le temps derrière nous, à nous parler et à nous encourager. Même avec les joueurs qui ne jouent pas, le coach et son staff sont très présents pour éviter les frustrations. Ils veulent que tout le monde soit positif et tire dans le même sens.

« Si on joue comme lors de nos huit derniers matchs, c’est sûr qu’on va s’en sortir »

Le Havre a beaucoup de pression sur ce match car il pourrait tout perdre. Est-ce quelque chose dont vous parlez entre vous ?
On sait que c’est le leader depuis la 14e journée, que c’est son dernier match à domicile avec à la clé une accession en Ligue 1 Uber Eats et qu’il est sous la menace des résultats de Bordeaux et de Metz, donc on estime que la pression est plus sur ses épaules. Nous, ça fait quelques mois qu’on se bat pour sortir de la zone rouge, on aurait déjà pu être relégué, on est habitué à cette situation depuis plusieurs week-ends.

A quel type de match vous attendez-vous ?
Je pense que ça va être un match spectaculaire ! Le stade va être plein et tous les passionnés de foot vont vouloir le regarder. Comme Le Havre a la possibilité d’être champion, on va avoir beaucoup de visibilité télévisuelle. Ce sera un gros match de la part des deux équipes !

Au vu des dynamiques des deux clubs, on a l’impression que le Dijon FCO est paradoxalement favori…
C’est ce qu’on entend. C’est sûr que si les gens regardent les derniers résultats, ils peuvent se dire que Dijon est favori. C’est fou car il y a un mois, les mêmes personnes devaient dire qu’on était mort. Mais peu importe notre statut, il faut qu’on continue à faire ce qu’on fait de bien, qu’on reste positif et qu’on joue comme lors de nos huit derniers matchs. Si c’est le cas, c’est sûr qu’on va s’en sortir !

« On ne jouait pas ensemble »

Les joueurs du Havre ne semblent également pas très confiants à l’idée de vous affronter…
Ils savent qu’on a une bonne équipe. Certes, on a eu une très mauvaise passe qui a conduit à notre classement actuel, mais on a aussi posé des problèmes à beaucoup d’équipes. D’ailleurs, à la fin des matchs, certains joueurs étaient surpris de notre situation et nous disaient qu’on ne méritait pas cette place. Mais c’est le foot, c’est comme ça… On a une dernière chance et il faut la saisir. C’est à nous d’aller chercher une victoire. Un match nul ne nous intéresse pas.

Le Stade Lavallois, premier relégable et à un point devant le Dijon FCO, compte aborder son match face à l’Amiens SC comme une finale de Coupe. Est-ce également votre cas ?
C’est le cas de toutes les équipes à la lutte pour la montée et pour le maintien. Toutes ces équipes ont la pression car la saison a été compliquée avec des écarts très serrés. Il y a encore six équipes à la lutte pour le maintien et deux vont forcément descendre…

Comment expliquez-vous votre réveil si tardif ?
C’est difficile de dire que c’est un réveil tardif. On faisait parfois des matchs similaires mais on n’arrivait pas à gagner. Le fait de prendre conscience qu’on avait un club à sauver a peut-être changé quelque chose entre nous. On voit que, maintenant, on a une équipe qui joue ensemble, et c’est ce qui nous pénalisait auparavant. On ne jouait pas ensemble. Résultat, on arrive à marquer et on encaisse moins de buts, alors que ça n’a pas été le cas pendant une longue période. On a des lignes plus resserrées et tout le monde est motivé.

« Il n’y aura pas de place pour les sentiments »

Il faut dire que vous n’étiez pas du tout programmé pour jouer le maintien…
Évidemment ! Après cinq journées avec le coach Omar Daf, tout le monde disait qu’on allait monter. Puis, on a connu une série de dix matchs sans victoire, on n’arrivait pas à la stopper, et cela nous a complétement plombés. Maintenant, comme je le répète, on a plus qu’à terminer en beauté. On sait que le résultat ne sera positif que pour un club. J’espère que ce sera pour nous et qu’on rendra toute la ville de Dijon heureuse.

A titre personnel, vous n’allez pas laisser place au sentiment face à votre ancien club ?
Oh non ! Tout le monde le sait, je ne suis pas comme ça. Même si j’ai des affinités et du respect pour Le Havre car j’y ai passé trois belles saisons, je porte aujourd’hui les couleurs de Dijon et je vais tout faire pour les défendre. On pourra discuter après le match, mais il n’y aura pas de place pour les sentiments sur le terrain. Chacun sera là pour défendre son club. Je leur souhaite de monter, mais sans décrocher un résultat positif face à nous.

En tant que capitaine, quel discours allez-vous tenir ?
Je vais tenir le même que d’habitude. C’est-à-dire que je vais rappeler aux joueurs pourquoi on est sur le terrain et pourquoi on joue au foot. On a tous contraint nos familles à faire des sacrifices et il ne faut jamais l’oublier. On se doit d’être motivé et de tout donner pour le club qui nous paye. C’est primordial. Sur le terrain, chacun a son talent, il faut simplement que tout le monde se donne à 100% et ça va le faire.