Vous avez trouvé le chemin des filets lors des deux premières journées de Ligue 2 BKT et restez sur deux saisons très prolifiques. Vous sentez-vous dans la meilleure forme de votre carrière ?
Clairement ! Je sors de mes deux meilleures saisons sur le plan statistique depuis le début de ma carrière (16 buts en 2021/22 et 19 buts en 2022/23). Je ne peux que me sentir très bien et prêt à rester sur cette dynamique.

Quel est le secret de cet épanouissement ?
C’est un mélange de plusieurs choses : un épanouissement familial, une stabilité qui a pu me manquer par le passé et la confiance de tout un club.

Votre première saison en Normandie n’avait pas été simple (4 buts en 30 matchs en 2020/21). Est-ce à l’issue de celle-ci que vous avez eu une prise de conscience ?
J’avais eu une discussion importante avec le coach Stéphane Moulin et son staff lors de leur arrivée (été 2021). Ils m’avaient tenu un discours clair et m’ont tout de suite donné de la confiance. Même chose pour le président Pierre-Antoine Capton et Yohan Eudeline (directeur sportif du SM Caen). Ces échanges m’ont aidé et permis de m’épanouir au fil du temps.

Quel était le discours de Stéphane Moulin ?
Le coach avait fait un constat sur ma saison précédente. Il m’avait dit qu’il n’avait pas reconnu le joueur qu’il avait pu croiser par le passé et que je devais tout faire pour reprendre ma progression. Après, la saison avait été compliquée d’un point de vue personnel et collectif. On avait failli descendre et on ne s’était maintenu qu’à la dernière journée. Donc, après la nomination du coach, on est reparti sur de nouvelles bases et ça a plutôt bien marché pour moi.

« Je veux qu’on soit réglo et clair avec moi »

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette relation que vous aviez nouée avec Stéphane Moulin ?
On avait une véritable relation de confiance. Il me montrait toujours qu’il avait confiance en moi et j’essayais de lui rendre de la meilleure des manières. Je pense même que je lui ai bien rendu cette confiance.

Vous donner de la confiance semble être primordial pour compter sur un grand Alexandre Mendy…
J’ai besoin qu’un coach m’apporte cela ! J’ai eu des coachs de qualité mais ça a toujours été une histoire de confiance à mon égard. Je veux qu’on soit réglo et clair avec moi. Si je mérite, je mérite. Si je ne mérite pas, je ne mérite pas. Mais je ne suis plus un enfant non plus, je sais quand je suis bon et quand je ne le suis pas.

Votre progression est-elle aussi due au fait que l’homme a évolué ?
Aussi ! Mais je pense que c’est avant tout dû à ma première saison ici. Tout ce qui s’est passé, sur le terrain et en dehors, m’a permis d’être là où j’en suis aujourd’hui.

Il y a quelques semaines, vous avez prolongé votre contrat avec le club jusqu’en 2026. Qu’est-ce qui vous a convaincu ?
Le côté familial, le fait de conserver de la stabilité et la confiance que m’accordent les dirigeants sont tous les éléments qui m’ont amené à prendre cette décision. Je me sens bien ici, tout comme ma famille. Les dirigeants m’ont tenu le même discours que lors de mon arrivée, c’est-à-dire de croire au projet. Puis, comme je me suis bien acclimaté à la ville et au club, cela a été plus facile pour moi de faire ce choix.

« Ce que je fais aujourd’hui, j’ai toujours su le faire »

Vous vous sentez capable de faire mieux que lors de vos deux dernières saisons ?
Bien sûr ! Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais pas prolongé l’aventure. Après, en étant attaquant, ça ne dépend pas que de moi. Mais c’est aussi un défi personnel de réussir à confirmer sur une troisième saison car il n’y a déjà pas beaucoup d’attaquants qui confirment lors de deux saisons de suite en Ligue 2 BKT… La plupart du temps, ils préfèrent partir après une saison. Moi, j’ai fait le choix de rester après deux belles saisons, et j’espère faire encore mieux !

Vous êtes beaucoup plus constant au fil des matchs. Sur quels aspects estimez-vous avoir le plus progressé ?
Dans le football, il y a 80% de mental. Tout ce que je fais aujourd’hui, j’ai toujours su le faire, mais toutes les conditions n’étaient pas toujours réunies pour. A partir du moment où tout va bien mentalement, le reste suit. C’est vrai que physiquement, ça va mieux. Le fait de pouvoir faire des préparations complètes, du premier jour au dernier, depuis trois ans, m’a beaucoup aidé. Avant la saison 2021/22, ça faisait quatre ans que ça ne m’était pas arrivé…

Qu’est-ce que vous mettez en place pour améliorer votre efficacité ?
C’est un travail de concentration au quotidien à l’entraînement. J’essaie de m’appliquer au maximum sur chacun de mes gestes pour qu’ils deviennent de plus en plus précis. Il m’arrive aussi de faire des séances supplémentaires devant le but.

Vous avez, par exemple, inscrit 100% de vos pénaltys depuis la saison dernière (7/7 en 2022/23, 1/1 cette saison). Comment travaillez-vous cet exercice ?
Paradoxalement, je ne le travaille pas plus que ça ! C’est aussi un aspect mental. Je fais parfois des frappes à la fin des entraînements, mais ce n’est pas quelque chose que je travaille régulièrement.

« Les défenseurs me surveillent davantage » 

Au vu de votre profil d’attaquant robuste, y a-t-il un type de défenseur que vous n’aimez pas avoir face à vous ?
Ce sont plutôt les défenseurs qui n’aiment pas jouer contre moi (sourire). Je ne me préoccupe pas plus que ça des adversaires auxquels je vais faire face.

Mais avez-vous le sentiment que les défenseurs commencent à mieux vous connaître ?
Je ne sais pas s’ils me connaissent mieux, mais ils me surveillent davantage. Si je compare à ma première saison, c’est sûr qu’ils font beaucoup plus attention à moi. Mais c’est ce qui m’a aidé à évoluer, à diversifier mon jeu et donc à devenir un peu plus imprévisible.

Jean-Marc Furlan vous demande-t-il d’occuper un rôle différent que par le passé ?
Non. Je dois simplement conserver ma constance des deux dernières saisons. Le coach sait comment j’ai joué lors des deux dernières saisons et il sait à quoi s’attendre avec moi. Au-delà des buts, je dois continuer à être présent dans la construction du jeu, les sorties de balle… Il ne me demande pas d’inventer des gestes ou de faire des choses dont je ne suis pas capable.

Quels sont vos objectifs personnels pour cette saison ?
J’espère avant tout qu’on va faire mieux que la saison dernière sur le plan collectif. Le titre de meilleur buteur ? Je ne sais pas si c’est la bonne saison pour le décrocher. Si l’équipe marche bien, ça marchera aussi pour moi. On verra bien !